IPCC Fourth Assessment Report: Climate Change 2007
Rapport du Groupe de travail I - Les éléments scientifiques

RT.4.2 Attribution des variations de température dans le temps et dans l’espace

Le schéma de réchauffement troposphérique et de refroidissement stratosphérique, tel qu’il a été observé, est très probablement dû à l’influence du forçage anthropique, en particulier celui qui découle de la recrudescence des gaz à effet de serre et de la disparition de l’ozone stratosphérique. De nouvelles analyses effectuées depuis le TRE ont montré que ce schéma correspond à une augmentation de l’altitude de la tropopause qui est probablement causée principalement par les gaz à effet de serre et par les variations de l’ozone stratosphérique. Une incertitude significative demeure dans l’estimation des tendances de la température troposphérique, particulièrement dans les relevés effectués par ballon-sonde. {3.2, 3.4, 9.4}

Il est probable qu’il y ait eu une contribution anthropique substantielle à l’augmentation de la température à la surface de la terre sur tous les continents à l’exception de l’Antarctique depuis le milieu du XXe siècle. L’Antarctique a fait l’objet d’une couverture insuffisante pour établir une évaluation. Le réchauffement anthropique a aussi été identifié dans certaines zones terrestres subcontinentales. La capacité à coupler des modèles climatiques pour simuler l’évolution de la température sur les six continents permet de prouver de façon plus ferme l’influence humaine sur le climat mondial que cela n’était possible pour le TRE. Aucun modèle climatique mondial couplé qui utilisait uniquement les facteurs de forçage naturel n’a été capable de reproduire la tendance mondiale au réchauffement qui a été constatée dans la réalité, ou les tendances moyennes au réchauffement continent par continent (à l’exception de l’Antarctique) pendant la deuxième moitié du XXe siècle. {9.4}

Il reste des difficultés à attribuer les variations de températures à plus petite échelle que l’échelle continentale et sur des horizons temporels inférieurs à 50 ans. Les résultats d’attribution à ces échelles n’ont pas été établis, à part quelques exceptions de portée limitée. Faire la moyenne sur des petites régions aboutit à une réduction de la variabilité naturelle inférieure à celle qui se produit lorsqu’on fait la moyenne sur des régions plus étendues, ce qui rend plus difficile de faire la distinction entre les changements attendus du forçage externe et de la variabilité. De plus, les variations de température associées à certains modes de variabilité sont mal simulés par les modèles dans certaines régions et à certaines saisons. Enfin, les détails à petite échelle du forçage externe et de la réponse simulée par les modèles sont moins crédibles que les grands traits à grande échelle. {8.3, 9.4}

Les extrêmes dans la température à la surface de la terre ont probablement été influencés par le forçage anthropique. Plusieurs indicateurs des extrêmes, y compris le nombre annuel et les plus extrêmes valeurs des jours et des nuits chauds et froids, de même que le nombre de jours de gel, ont fait apparaître des variations qui sont en cohérence avec le réchauffement. L’influence anthropique a été détectée parmi certains de ces indices, et on dispose de preuves que le forçage anthropique a pu rehausser substantiellement le risque de conditions estivales extrêmement chaudes, comme la vague de chaleur de 2003 en Europe. {9.4}