1.2 Effets constatés des changements climatiques
Les constatations formulées ci-après reposent dans une large mesure sur des jeux de données qui couvrent la période commençant en 1970. Le nombre d’études consacrées à l’évolution observée de l’environnement physique et biologique et aux corrélations avec les changements climatiques régionaux a considérablement augmenté depuis le troisième Rapport d’évaluation. Quant à la qualité des jeux de données, elle s’est améliorée. Il convient de relever que le volume de données et de textes publiés sur les changements observés est très inégal d’une région à l’autre et est particulièrement peu abondant dans les pays en développement. {GT II RiD}
Ces études ont permis de dresser un bilan plus vaste et plus fiable des relations entre le réchauffement observé et ses incidences que celui figurant dans le troisième Rapport d’évaluation, qui avait conclu « avec un degré de confiance élevé² que les variations récentes de la température à l’échelle régionale ont eu des répercussions discernables sur beaucoup de systèmes physiques et biologiques ». {GT II RiD}
Les observations effectuées sur tous les continents et dans la plupart des océans montrent qu’une multitude de systèmes naturels sont touchés par les changements climatiques régionaux, en particulier par la hausse des températures. {GT II RiD}
On peut avancer avec un degré de confiance élevé que les systèmes naturels liés à la neige, à la glace et au sol gelé (y compris le pergélisol) sont perturbés, comme en témoignent les exemples suivants :
- extension et multiplication des lacs glaciaires {GT II 1.3, RiD}
- déstabilisation des sols dans les zones de pergélisol et chutes de roches dans les régions montagneuses {GT II 1.3, RiD}
- modifications de certains écosystèmes en Arctique et en Antarctique, notamment dans les biomes des glaces de mer, et des prédateurs aux niveaux élevés du réseau alimentaire {GT II 1.3, 4.4, 15.4, RiD}
Vu l’accumulation des éléments probants, il est possible d’affirmer avec un degré de confiance élevé que les systèmes hydrologiques subissent les effets suivants : intensification de l’écoulement et précocité des crues de printemps dans de nombreux cours d’eau alimentés par la fonte des glaciers et de la neige ; modification de la structure thermique et de la qualité de l’eau due au réchauffement des lacs et des rivières. {GT II 1.3, 15.2, RiD}
On considère avec un degré de confiance très élevé, sur la foi de données abondantes concernant une large gamme d’espèces, que le réchauffement récent affecte fortement les systèmes biologiques terrestres, ce qui se traduit par la précocité de certains événements printaniers tels que le débourrement, la migration des oiseaux ou la ponte ainsi que par le déplacement de l’aire de distribution géographique d’un certain nombre d’espèces animales et végétales vers les pôles ou une altitude supérieure. Les observations satellitaires réalisées depuis le début des années 1980 indiquent avec un degré de confiance élevé que, sous l’effet du réchauffement récent, un «verdissement» précoce de la végétation se produit au printemps par suite de l’allongement de la période de croissance thermique. {GT II 1.3, 8.2, 14.2, RiD}
En se basant sur de nouvelles données substantielles, on peut affirmer avec un degré de confiance élevé que les changements observés dans les systèmes biologiques marins et dulcicoles sont liés tant à la hausse des températures de l’eau qu’aux modifications connexes de la couverture glacielle, de la salinité, des taux d’oxygène et de la circulation. Ces changements revêtent notamment les formes suivantes : déplacements des zones de distribution géographique et variations de l’abondance des algues, du plancton et des poissons dans les océans de latitudes élevées ; augmentation des populations d’algues et de zooplancton dans les lacs situés à des latitudes élevées et les lacs d’altitude ; modifications de l’aire de distribution géographique et migration précoce des poissons dans les cours d’eau. Alors que les conséquences des changements climatiques sur les récifs coralliens sont de plus en plus flagrantes, il est difficile de dissocier les effets des contraintes d’origine climatique de ceux résultant d’autres contraintes (par exemple la surpêche ou la pollution). {GT II 1.3, RiD}
On constate l’apparition d’autres effets des changements climatiques régionaux sur le milieu naturel et l’environnement humain, bien que nombre d’entre eux soient difficiles à déceler en raison de l’adaptation et des facteurs non climatiques. {GT II RiD}
Des effets consécutifs à la hausse des températures ont été répertoriés avec un degré de confiance moyen dans les systèmes aménagés et les systèmes humains suivants :
- les pratiques agricoles et sylvicoles aux latitudes élevées de l’hémisphère Nord (plantation plus précoce au printemps, par exemple) et les régimes de perturbation des forêts (incendies ravageurs, etc.) ; {GT II 1.3, RiD}
- certains aspects sanitaires tels que la surmortalité liée à la chaleur en Europe, l’évolution des vecteurs de maladies infectieuses dans certaines régions d’Europe ou la précocité et la recrudescence de la production saisonnière de pollens allergènes aux moyennes et hautes latitudes de l’hémisphère Nord {GT II 1.3, 8.2, 8.RE, RiD}
- certaines activités humaines dans l’Arctique (par exemple la chasse et l’abrègement des périodes de déplacement sur la neige et la glace) ainsi que dans les régions alpines de faible altitude (par exemple les limitations imposées aux sports de montagne). {GT II 1.3, RiD}
L’élévation du niveau de la mer et l’expansion humaine contribuent au rétrécissement des zones côtières humides et des mangroves et, par conséquent, à l’aggravation des dommages causés dans de nombreuses régions par les inondations côtières. Cependant, d’après les publications existantes, les tendances de ces effets restent encore à établir. {GT II 1.3, 1.RE, RiD}