RT.3.2 Les paramètres du futur dans le quatrième Rapport d’évaluation du Groupe de travail II du GIEC
Pour établir une estimation CCIAV, il est généralement nécessaire de rassembler des informations sur la façon dont des conditions comme le climat, le développement social et économique et d’autres facteurs environnementaux, changeront à l’avenir selon les prévisions qu’on peut établir. Cela aboutit généralement au développement de scénarios, de canevas narratifs et d’autres caractérisations du futur, souvent éparpillées au niveau régional ou local [2.4.1, 2.4.6].
Les scénarios sont des descriptions plausibles, sans probabilité assignée, de différents états futurs possibles pour le monde. Les canevas narratifs sont des scripts qualitatifs et intrinsèquement cohérents décrivant comment l’avenir pourrait évoluer, et qui se basent souvent sur des projections quantitatives de changements à venir qui, avec le canevas narratif, constituent un scénario [E2.1]. Le Rapport spécial du GIEC sur les scénarios d’émissions (RSSE), publié en 2000, contient des scénarios des futures émissions de gaz à effet de serre accompagné de canevas narratifs sur les développements sociaux, économiques et technologiques qui peuvent être utilisés dans les études CCIAV (fig. RT.2). Bien que des problèmes méthodologiques puissent surgir dans l’application de ces scénarios (par exemple, en mettant à l’échelle les projections de population ou de produit national brut (PNB) depuis l’échelle des quatre grandes régions mondiales du RSSE jusqu’à l’échelle nationale ou infranationale), ils constituent néanmoins une quantification globale cohérente du développement socio-économique, des émissions de gaz à effet de serre et du climat, et représentent certains des scénarios les plus exhaustifs disponibles actuellement pour les chercheurs en CCIAVV. Un nombre substantiel des études d’impact évaluées dans le présent Rapport et qui ont employé la caractérisation du futur se sont servies des scénarios du RSSE. Pour d’autres études, en particulier les analyses empiriques de l’adaptation et de la vulnérabilité, les scénarios n’avaient qu’une pertinence limitée et n’ont pas été utilisés [2.4.6].
A l’avenir, une meilleure intégration des scénarios climatiques avec ceux qui sont largement utilisés par d’autres entités internationales (vulgarisation) est à souhaiter, de même qu’une amélioration de l’échange d’information entre les communautés de chercheurs et le monde politique qui facilitera l’usage et la crédibilité des scénarios. Une amélioration des scénarios est aussi nécessaire pour les indicateurs les moins bien définis tels que la technologie future et la capacité d’adaptation, et les interactions entre les principaux facteurs de changement doivent être mieux précisées [2.5].