Sources et puits d’émissions; tendances
A l’échelle mondiale, au cours de la dernière décennie du 20e siècle, la déforestation sous les tropiques et la re-croissance de la forêt dans la zone tempérée et dans certains endroits de la zone boréale est restée le principal facteur responsable respectivement des émissions et des captages de CO2 (Tableau RT.12, Figure RT.21). Les émissions issues de la déforestation pendant les années 1990 sont estimées à 5,8 GtCO2 / an.
Cependant, l’étendue de la compensation de la perte de carbone due à la déforestation tropicale par l’extension de la superficie forestière et l’accumulation de biomasse ligneuse dans les zones tempérée et boréale reste un point de désaccord entre les observations réellement faites sur terre et les estimations qui utilisent des modèles descendants. Les méthodes descendantes basées sur l’inversion des modèles de circulation atmosphérique estiment le puits de carbone terrestre net dans les années 1990, le bilan entre les puits dans les latitudes septentrionales et les sources situées sous les tropiques à environ 9,5 GtCO2. Les nouvelles estimations sont cohérentes avec les augmentations constatées précédemment dans les puits de carbone terrestre dans les années 1990 par rapport aux années 1980, mais les nouvelles estimations de puits et le rythme d’augmentation peuvent être moindres qu’on ne l’a dit précédemment. L’estimation des puits résiduels, résultat de l’inversion des modèles de circulation atmosphérique est significativement plus importante que toutes les estimations de puits de carbone basées sur des observations terrestres à l’échelle du globe.
L’amélioration de notre compréhension de la complexité des effets des changements de la surface des terres sur le système climatique montre l’importance de la prise en compte du rôle de l’albédo de surface, des flux de chaleur sensible et latente, de l’évaporation et d’autres facteurs encore dans la formulation de politiques publiques destinées à l’atténuation des changements climatiques dans le secteur forestier. Il est nécessaire de disposer d’outils de modélisation complexes pour prendre en compte l’entier de l’effet climatique du changement d’affectation des terres et de gérer les stocks de carbone dans la biosphère, outils qui ne sont pas encore disponibles. L’effet potentiel des changements climatiques projetés sur le bilan net du carbone dans les forêts reste incertain [9.3, 9.4].
Comme le fonctionnement actuel de la biosphère est incertain, la projection du bilan du carbone du secteur forestier à l’échelle mondiale reste un exercice très difficile. Généralement, le manque d’études largement acceptées, et donc de situations de référence, se fait sentir. Les tendances des développements prévus dans pays hors OCDE, et donc le rythme de déforestation, ne sont pas claires. Dans les pays de l’OCDE et dans les économies en transition, le développement de tendances de gestion, le marché du bois, et les impacts des changements climatiques restent peu clairs. Les modèles à long terme tels que ceux qui sont cités dans le chapitre 3, font état d’émissions de référence de CO2 issues du changement d’affectation des terres et de la foresterie en 2030 semblables ou légèrement plus faibles qu’en 2000 (accord moyen, mises en évidence moyennement nombreuses) [9.3, 9.4].