IPCC Fourth Assessment Report: Climate Change 2007
Rapport du Groupe de travail III - L’atténuation du changement climatique

Évaluation modélisées à l’échelle régionale

Des études ascendantes au niveau régional ont révélé que les options d’atténuation en foresterie ont le potentiel économique (à des coûts allant jusqu’à 100 US$ / tCO2-éq) de contribuer à 1,3-4,2 MtCO2 / an (moyenne : 2,7 G tCO2 /an) en 2030, sans tenir compte de la bioénergie. Environ 50% peuvent être atteints à un coût inférieur à 20 US$ / tCO2 (1,6 GtCO2 /an) avec des différences notables entre les régions.

Les effets combinés d’un ralentissement de la déforestation et de la dégradation, de l’afforestation, de la gestion forestière, de l’agroforesterie et de la bioénergie ont un potentiel d’extension entre le présent, 2030 et au-delà. Cette analyse postule la mise en place graduelle d’activités d’atténuation démarrant maintenant (accord moyen, mises en évidence moyennement nombreuses) [9.4.4].

Les modèles descendants mondiaux de la réduction de la déforestation prédisent des potentiels d’atténuation de 13,8 G tCO2 –éq / an en 2030 à des coûts du carbone inférieurs ou égaux à 100 US$ / tCO2 . La somme des prédictions régionale se monte à 22% de ce chiffre pour la même année. Les études régionales ont tendance à utiliser des données plus détaillées et à prendre en considération une plus large palette d’options d’atténuation. Elles sont ainsi à même de refléter plus précisément les circonstances et les contraintes régionales que des modèles globaux plus simples, plus agrégés. Cependant, les études régionales varient pour ce qui concerne la structure du modèle, la couverture, l’approche analytique et les postulats (y compris ceux qui sont dérivés de la situation de référence). Des recherches complémentaires sont indispensables pour combler les lacunes qui subsistent entre les estimations des potentiels d’atténuation des évaluations régionales et celles des évaluations globales (accord moyen, mises en évidence moyennement nombreuses) [9.4.3].

La meilleure-estimation du potentiel économique d’atténuation pour le secteur forestier ne peut donc, à ce stade, pas être plus certain qu’un intervalle de 2,7 à 13,8 tCO2 /an en 2030, pour des coûts <100 US / tCO2 ; pour des coûts <20 US$ / tCO2 l’intervalle va de 1,6 à 5 G tCO2 /an. Environ 65% du potentiel d’atténuation total (jusqu’à 100 US$/ tCO2 –éq) est situé sous les tropiques et environ 50% du total pourrait être réalisé en réduisant les émissions issues de la déforestation (faible accord, mises en évidence moyennement nombreuses).

La foresterie peut aussi contribuer à la création de bioénergie à partir des résidus forestiers. Le potentiel de la bioénergie, cependant, est comptabilisé dans les secteurs de l’approvisionnement énergétique, des transports (biocarburants), de l’industrie et de la construction [v. le chapitre 11 pour un aperçu]. Selon les études ascendantes de l’approvisionnement potentiel en biomasse forestière et en postulant qu’elle serait intégralement utilisée (ce qui dépend entièrement des coûts de la biomasse forestière en comparaison des autres sources), la foresterie pourrait contribuer à environ 0,4 G tCO2 /an.

Les modèles descendants globaux commencent à nous montrer où les options d’atténuation et lesquelles pourraient être au mieux affectées à l’échelle du globe (Figure RT.24)

Figure RT.23

Figure RT.23 : Comparaison des résultats du potentiel économique d’atténuation à <100 US$/tCO2-éq en 2030 dans le secteur forestier, basés sur des modèles mondiaux descendants versus les résultats modélisés à l’échelle régionale [Figure 9.13].

Figure RT.24Figure RT.24

Figure RT.24 : Allocation des activités d’afforestation à l’échelle mondiale, selon deux modèles ascendants mondiaux. En haut : localisation des plantations liées à la bioénergie et au carbone dans le monde en 2100 ; en bas : pourcentage de cellules planisphériques en cours d’afforestation en 2100 [Figure 9.11].