IPCC Fourth Assessment Report: Climate Change 2007
Rapport de synthèse

5.5 Flux de technologie et développement

Tous les niveaux de stabilisation analysés pourraient être atteints en déployant un éventail de technologies qui sont déjà commercialisées ou qui devraient l’être d’ici quelques décennies, à condition toutefois que des mesures adaptées et efficaces stimulent la mise au point, l’acquisition, l’application et la diffusion de ces technologies et éliminent les obstacles connexes (large concordance, degré élevé d’évidence) {GT III RiD}

La généralisation des technologies à faibles émissions de GES et l’amélioration des technologies par la RD&D privée ou publique seraient nécessaires pour atteindre les objectifs de stabilisation et réduire les coûts.[32] La figure 5.2 présente des exemples représentatifs de la contribution que peut apporter l’éventail des possibilités d’atténuation. La contribution des diverses technologies varie au fil du temps et en fonction de la région, du mode de développement de référence, des technologies disponibles, des coûts relatifs et des niveaux de stabilisation analysés. Une stabilisation aux plus bas des niveaux évalués (490 à 540 ppm équiv.-CO2) présuppose des investissements précoces, une diffusion et une commercialisation considérablement plus rapides des technologies de pointe à faibles taux d’émission au cours des prochaines décennies (2000-2030) ainsi que des contributions plus élevées pour toutes les options d’atténuation à long terme (2000-2100). Cela exige de s’attaquer efficacement, par des mesures incitatives adaptées, à tout ce qui fait obstacle au développement, à l’acquisition, à l’application et à la diffusion des technologies. {GT III 2.7, 3.3, 3.4, 3.6, 4.3, 4.4, 4.6, RiD}

Éventail des possibilités d’atténuation pour la stabilisation des concentrations de GES

Figure 5.2

Figure 5.2 Réductions cumulées des émissions pour diverses mesures d’atténuation entre 2000 et 2030 (à gauche) et entre 2000 et 2100 (à droite). La figure présente des scénarios illustratifs tirés de quatre modèles (AIM, IMAGE, IPAC et MESSAGE) visant à une stabilisation à des niveaux respectivement bas (490 à 540 ppm équiv.-CO2) et moyen (650 ppm équiv.-CO2). Les bandes de couleur foncée indiquent les réductions pour un objectif de 650 ppm équiv.-CO2 et les bandes de couleur claire les réductions supplémentaires pour atteindre 490 à 540 ppm équiv.-CO2. Il est à noter que certains modèles ne prennent pas en compte l’atténuation due au renforcement des puits de carbone forestiers (AIM et IPAC) ou au piégeage et au stockage du CO2 (AIM) et que, pour déterminer la part des solutions énergétiques pauvres en carbone dans l’approvisionnement total en énergie, il faut les inclure dans la base de référence. La valeur du piégeage et du stockage du CO2 (PSC) tient compte de la biomasse. Les valeurs données pour les puits de carbone forestiers comprennent la réduction des émissions dues au déboisement. La figure présente des réductions d’émissions selon des scénarios de référence avec des émissions cumulées comprises entre 6 000 et 7 000 Gt équiv.-CO2 (2000-2100). {GT III figure RiD.9}

Il pourrait s’avérer difficile de réduire les émissions de manière significative sans procéder à des investissements conséquents et à un transfert efficace des technologies. Il importe par ailleurs d’assurer le financement du surcoût des technologies pauvres en carbone. {GT III 13.3, RiD}

Les contributions que pourront apporter les diverses technologies restent très incertaines. Cependant, selon l’ensemble des scénarios de stabilisation évalués, 60 à 80 % du recul des émissions au cours du siècle proviendrait de l’approvisionnement et de la consommation énergétique ainsi que des procédés industriels. En ce qui concerne l’utilisation des terres et la foresterie, les mesures d’atténuation visant à la fois le CO2 et les autres gaz offrent une plus grande souplesse et une meilleure efficacité par rapport au coût. L’efficacité énergétique joue un rôle prépondérant dans de nombreux scénarios pour la plupart des régions et des échelles de temps. Pour les bas niveaux de stabilisation, les scénarios mettent davantage l’accent sur l’utilisation de sources d’énergie à faible teneur en carbone, comme les énergies renouvelables, l’énergie nucléaire et le recours au piégeage et au stockage du CO2 (PSC). Dans ces scénarios, l’amélioration de l’intensité en carbone des approvisionnements en énergie et de l’économie dans son ensemble doit être beaucoup plus rapide que par le passé (figure 5.2). {GT III 3.3, 3.4, RT.3, RiD}

  1. ^  À titre de comparaison, depuis près de deux décennies, les montants qu’affectent les gouvernements à la plupart des programmes de recherche dans le domaine énergétique restent stables ou diminuent en valeur réelle absolue (même après l’entrée en vigueur de la CCNUCC) et ne représentent aujourd’hui qu’environ la moitié de leur niveau en 1980. {GT III 2.7, 3.4, 4.5, 11.5, 13.2}