Liens entre le court terme et le long terme
Pour chacun des objectifs de stabilisation des GES, les décisions à court terme peuvent être prises par rapport à l’opportunité de mesures d’atténuation, pour assurer une trajectoire d’émissions cohérente au sein d’une série d’objectifs de stabilisation à long terme. Une modélisation à l’échelle de l’économie de cibles de stabilisation globales peut être utile dans la formulation de choix d’atténuation à court terme. Une compilation des résultats tirés de modèles de court et de long terme utilisant des scénarios comportant des objectifs de stabilisations situés entre 3 et 5 W/m2 (Catégories II et III) a révélé qu’en 2030, pour des prix du carbone inférieurs à 20 US$ / t CO2-éq, des réductions d’émissions de l’ordre de 9 à 18 Gt CO2-éq / an, pour tous les GES, peuvent être attendues. Pour des prix du carbone inférieurs à 50 US$ / t CO2-éq cet intervalle se situe entre 14 et 23 Gt CO2-éq / an et pour des prix du carbone inférieurs à 100 US$ / t CO2-éq il se situe à 17-26 Gt CO2-éq / an (bon accord, nombreuses mises en évidence).
Il faut se rappeler trois considérations importantes pour ce qui concerne les coûts marginaux rapportés. D’abord, ces scénarios d’atténuation postulent une flexibilité complète pour ce qui concerne le « quoi » et le « où » ; c’est-à-dire qu’il y a une substitution complète entre les GES, et que les réductions ont lieu partout dans le monde dès que les modèles commencent à faire leurs analyses. En second lieu, les coûts marginaux de la réalisation de ces niveaux d’atténuation augmentent dans l’horizon temporel au-delà de 2030. En troisième lieu, au niveau du secteur économique, le potentiel de réduction des émissions pour tous les GES varie significativement à travers les différents scénarios modélisés (bon accord, nombreuses mises en évidence) [3.6.2].
Une approche de gestion du risque ou de couverture peut aider les décideurs politiques à avancer des décisions d’atténuation en l’absence d’objectif de long terme et en faisant face aux grandes incertitudes liées aux coûts de l’atténuation, à l’efficacité de l’adaptation et aux impacts négatifs des changements climatiques. L’étendue et le déroulement chronologique de la stratégie de couverture désirable dépendra des enjeux, du hasard et des attitudes adoptées par la société par rapport aux risques, par exemple, pour ce qui concerne les risques de changements abrupts dans les systèmes géophysiques et d’autres vulnérabilités-clés. Une variété d’approches intégrées des estimations existe pour évaluer les bénéfices de l’atténuation dans le contexte de décisions politiques liées à de tels objectifs climatiques de long terme. Il y aura d’amples occasions d’apprendre et d’apporter des corrections en cours de route au fur et à mesure que les informations seront disponibles. Cependant, les actions entreprises dans le court terme détermineront largement les températures moyennes mondiales de long terme et, ainsi, ceux des dommages issus des changements climatiques qui pourront être évités. Un retard apporté aux réductions d’émissions aboutit à des investissements qui verrouillent des infrastructures et des processus de développement plus intensifs en émissions. Cela réduit significativement les perspectives d’atteindre des niveaux de stabilisation inférieurs et augmente le risque d’impacts climatiques plus sévères. Il s’ensuit que l’analyse des décisions de court terme ne devrait pas être découplée de l’analyse qui considère les résultats des changements climatiques sur le long terme (bon accord, nombreuses mises en évidence) [3.6; 3.5.2].