IPCC Fourth Assessment Report: Climate Change 2007
Rapport du Groupe de travail III - L’atténuation du changement climatique

Politiques intégrées, politiques non climatiques et avantages associés des politiques d’atténuation

Les avantages associés de l’atténuation des GES dans le secteur de l’approvisionnement énergétique peuvent être substantiels. Lorsqu’on applique des mesures rentables d’efficacité énergétique, il en résulte un bénéfice économique immédiat en faveur des consommateurs sous forme de prix de l’énergie plus bas. D’autres avantages associés se manifestent typiquement à l’échelle locale, telles la sécurité de l’approvisionnement énergétique, l’innovation technologique, la baisse de la pollution de l’air et la création d’emplois. C’est particulièrement vrai pour les énergies renouvelables qui peuvent faire baisser la dépendance à l’importation et, dans de nombreux cas, minimiser les pertes et les coûts de transport. L’électricité, les combustibles des transports et du chauffage fournis par les énergies renouvelables sont moins sensibles aux fluctuations de prix, mais ils ont dans de nombreux cas des coûts plus importants. Comme les technologies énergétiques renouvelables peuvent présenter une intensité-travail plus importante que les technologies conventionnelles par unité d’énergie produite, elles créent des emplois. Cependant, le coût élevé de nouvelles infrastructures énergétique peut représenter un obstacle important à leur mise ne place.

Les pays en voie de développement qui continuent à vivre une croissance économique importante auront besoin d’augmentations significatives dans les services énergétiques qui sont actuellement rendus par les combustibles fossiles. Un accès amélioré aux services énergétiques modernes peut présenter des avantages multiples. Leur usage peut contribuer à l’amélioration de la qualité de l’air, en particulier dans les grandes zones urbaines, et aboutir à une baisse des émissions de GES. Il sera nécessaire de construire un parc de centrales de 2400 GW (plus les infrastructures correspondantes) dans les pays en voie de développement vers 2030 pour satisfaire la demande croissante des consommateurs, ce qui nécessitera un investissement tournant autour de 5 billions de dollars US (5x1012]. Si ces grands investissements sont bien pilotés, ils fournissent des perspectives de mise en œuvre du développement durable. L’intégration de politiques développementalistes avec des objectifs d’atténuation des GES peut aboutir aux avantages susmentionnés et contribuer à atteindre les objectifs de développement qui sont liés à l’emploi, à la pauvreté et à l’équité. L’analyse des politiques publiques possibles devrait prendre ces avantages associés en compte. Cependant, il faut soulever à nouveau que, dans certaines circonstances spécifiques, lutter contre la pollution de l’air ou pour la sécurité énergétique peut aboutir à une utilisation accrue de l’énergie et aux émissions de GES qui leur sont liées.

Les politiques de libéralisation et de privatisation menées pour développer des marchés libres de l’énergie ont pour objectif d’affûter la concurrence et de procurer aux consommateurs des prix plus bas mais elles n’ont pas toujours atteint ces objectifs, aboutissant souvent à un manque de capital investi et à un regard négligent sur les impacts environnementaux (bon accord, nombreuses mises en évidence) [4.2.4; 4.5.2; 4.5.3; 4.5.4].