Tendances à l’œuvre dans les émissions
En 2005, l’agriculture représentait une émission estimée à 5,1 à 6,1 Gt CO -éq (10 à 12% du total des émissions de GES d’origine anthropique). Le CH4 a contribué à ces émissions à hauteur de 3,3 Gt CO2-éq et le N2O à hauteur de 2,8 Gt CO2-éq. Parmi les émissions d’origine anthropique en 2005, l’agriculture a représenté environ 60% du N2O et environ 50% du CH4 (accord moyen, mises en évidence moyennement nombreuses). Malgré le fait que de grands échanges de CO2 se produisent entre l’atmosphère et les terres agricoles au cours de l’année, on estime que le flux net est à peu près équilibré, les émissions nettes de CO2 se montant à 0,04 Gt CO2 / an seulement (les émissions provenant de l’utilisation d’électricité et de carburant dans l’agriculture sont respectivement comptabilisées dans les secteurs de la construction et des transports (faible accord, mises en évidence limitées) [8.3].
Les tendances à l’œuvre dans les émissions de GES d’origine agricole sont réactives aux changements à l’échelle du globe : on s’attend à des augmentations liées aux changements de régimes alimentaires et à l’augmentation de la demande alimentaire liée à la croissance démographique. Les changements climatiques à venir peuvent aussi aboutir, à terme, à l’émission de davantage de carbone stocké dans les sols (bien que l’effet soit incertain dans la mesure où les changements climatiques peuvent aussi accélérer le captage de carbone par les sols par l’intermédiaire d’une production importante). Des technologies émergentes peuvent permettre des réductions d’émissions par unité de produits alimentaires produite, mais les émissions croîtront probablement en chiffres absolus (accord moyen, mises en évidence moyennement nombreuses).
En l’absence de politiques publiques complémentaires, on projette que les émissions de N2O et de CH4 d’origine agricole augmenteront de 35 à 60% et de ~60% respectivement jusqu’en 2030, croissant ainsi plus rapidement que l’augmentation de 14% des GES hors CO2 observée entre 1990 et 2005 (accord moyen, mises en évidence moyennement nombreuses) [8.3.2].
L’ampleur des émissions comme l’importance relative des différentes sources varie de façon considérable parmi les régions du monde (Figure RT.19). En 2005, le groupe de cinq régions constituant l’essentiel des pays ne figurant pas dans l’Annexe I étaient responsables de 74% du total des émissions d’origine agricole [8.3].