IPCC Fourth Assessment Report: Climate Change 2007
Rapport du Groupe de travail III - L’atténuation du changement climatique

Recherche, développement, déploiement, diffusion et transfert de technologie

Le déploiement, la diffusion et le transfert de technologies comme les systèmes avancés de gestion forestière, les pratiques forestières et des technologies de processus, y compris la bioénergie sont les clés de l’amélioration de la viabilité économique et sociale des différentes options d’atténuation. Les gouvernements pourraient jouer un rôle crucial en fournissant un soutien financier et technique ciblé, en promouvant la participation des communautés, des institutions et des ONG (bon accord, nombreuses mises en évidence) [9.8].

Perspectives à long terme

Les incertitudes dans le cycle du carbone, l’incertitude liée aux impacts des changements climatiques sur les forêts et des nombreuses rétroactions dynamiques qui les accompagnent, les délais liés aux processus d’émission-séquestration, de même que les incertitudes liées aux futurs trajectoires socio-économiques (p.ex. dans quelle mesure la déforestation peut-elle être substantiellement réduite au cours des décennies à venir) peuvent causer des variations importantes dans les futures projections du bilan carbone des forêts.

Globalement, on s’attend à ce que dans le long terme les activités d’atténuation contribueront à renforcer le puits de carbone, le bilan net dépendant de la région. Les forêts boréales primaires seront soit des sources limitées soit des puits en fonction de l’effet net du renforcement de leur croissance versus la perte de matière organique dans les sols et les émissions des incendies, plus nombreux. Les forêts des régions tempérées continueront probablement à jouer un rôle de puits net, une tendance également renforcée par l’accélération de leur croissance liée aux changements climatiques. Dans les régions tropicales, on s’attend à ce que les changements d’affectation des sols dus aux humains continuent à être le moteur des dynamiques à l’œuvre pendant des décennies. Après 2040, en fonction très particulièrement de l’impact effectif des politiques ayant pour objectif la réduction de la dégradation des forêts et de la déforestation, les forêts tropicales pourraient devenir des puits nets, selon l’influence des changements climatiques. Dans le moyen à long terme, on s’attend aussi à ce que la bioénergie commerciale prenne une importance croissante.

Le développement de stratégies régionales optimales pour l’atténuation des changements climatiques qui impliquent les forêts requerra des analyses complexes des choix (synergies et concurrence) dans l’affectation des sols entre la foresterie et les autres usages de la terre ; les choix entre la conservation de la forêt pour le stockage du carbone et d’autres services environnementaux telles la biodiversité, la conservation des bassins hydrographiques et l’utilisation durable de la forêt et de ses richesses pour approvisionner la société en fibres contenant du carbone, en bois et en ressources bioénergétiques ; et les choix entre les stratégies d’utilisation des produits du bois récoltés, avec pour objectif un stockage maximum dans des produits à longue durée de vie, le recyclage, et l’utilisation bioénergétique [9.9].