4.2 Possibilités d’adaptation
L’adaptation peut atténuer la vulnérabilité, à brève comme à longue échéance. {GT II 17.2, 18.1, 18.5, 20.3, 20.8}
Plusieurs facteurs sont susceptibles d’amplifier la vulnérabilité à l’égard des changements climatiques, notamment la pauvreté, l’accès inégal aux ressources, l’insécurité alimentaire, la tendance à la mondialisation de l’économie, les conflits en cours et l’incidence de maladies telles que le VIH/SIDA, sans oublier les dangers climatiques déjà présents. {GT II 7.2, 7.4, 8.3, 17.3, 20.3, 20.4, 20.7, RiD}
Dans le monde entier, les sociétés ont de tout temps cherché à s’adapter et à réduire leur vulnérabilité aux conséquences des phénomènes météorologiques et climatiques tels que les inondations, les sécheresses ou les tempêtes. Des mesures d’adaptation supplémentaires seront toutefois nécessaires à l’échelle régionale et locale pour réduire les effets néfastes de l’évolution et de la variabilité anticipées du climat, quelle que soit l’ampleur des mesures d’atténuation qui seront mises en place au cours des vingt ou trente prochaines années. Cependant, l’adaptation seule ne suffira sans doute pas à remédier à tous les effets anticipés des changements climatiques, surtout pas à longue échéance alors que la plupart des répercussions s’amplifieront. {GT II 17.2, RiD; GT III 1.2}
Les possibilités d’adaptation sont multiples, mais il est impératif d’intensifier l’action engagée si l’on veut réduire la vulnérabilité à l’égard des changements climatiques. Il existe des obstacles, des limites et des coûts que l’on ne cerne pas toujours parfaitement. On commence à prendre certaines mesures à une échelle limitée. Le tableau 4.1 contient des exemples de mesures d’adaptation prévues par secteur. Souvent, celles-ci sont motivées par des raisons diverses telles que le développement économique ou la réduction de la pauvreté, puis intégrées dans des initiatives plus vastes de planification du développement au plan sectoriel, régional ou local telles que la planification des ressources en eau, la protection des côtes ou les stratégies d’atténuation des risques de catastrophes. Cette approche est suivie, par exemple, par le Bangladesh, dans le cadre de son plan national de gestion des ressources en eau, ou par les Pays-Bas et la Norvège, qui ont mis en place des plans de protection des côtes qui tiennent compte de différents scénarios de changements climatiques. {GT II 1.3, 5.5.2, 11.6, 17.2}
Peu d’études ont tenté d’estimer l’ensemble des coûts et avantages des mesures d’adaptation à l’échelle du globe. En revanche, un nombre croissant d’analyses coûts-avantages sont réalisées au niveau régional ou dans le cadre de projets à propos des conséquences pour certains secteurs tels que l’agriculture, la demande énergétique pour le chauffage et la climatisation, la gestion des ressources en eau et l’infrastructure. Compte tenu de ces analyses, on peut avancer avec un degré de confiance élevé que certaines solutions intéressantes pourraient être mises en pratique à faible coût et/ou avec de grands avantages par rapport au coût dans certains de ces secteurs. Par ailleurs, des recherches empiriques donnent à penser qu’un meilleur rapport coûts-avantages pourrait être obtenu en prenant certaines mesures d’adaptation à un stade précoce plutôt qu’en convertissant ultérieurement des infrastructures à longue durée de vie. {GT II 17.2}
La capacité d’adaptation, intimement liée au développement socioéconomique, est inégalement répartie entre les sociétés et au sein de ces dernières. {GT II 7.1, 7.2, 7.4, 17.3}
La capacité de s’adapter est un processus dynamique qui est en partie fonction de la base de production dont dispose une société donnée : ressources naturelles et moyens économiques, réseaux et programmes sociaux, capital humain et institutions, mode de gouvernement, revenu national, santé et technologie. Elle est aussi influencée par de multiples contraintes climatiques et non climatiques ainsi que par les politiques de développement. {GT II 17.3}
Des études ont récemment confirmé la conclusion du troisième Rapport d’évaluation selon laquelle il sera vital et bénéfique de s’adapter. Cependant, la mise en œuvre et l’efficacité des mesures d’adaptation restent tributaires d’un certain nombre de contraintes d’ordre financier, technique, cognitif, comportemental, politique, social, institutionnel et culturel. Même les sociétés dotées d’une grande capacité d’adaptation restent vulnérables à l’évolution et à la variabilité du climat et aux extrêmes climatiques. En 2003, par exemple, une vague de chaleur a causé de nombreux décès (surtout parmi les personnes âgées) dans des villes européennes et, en 2005, l’ouragan Katrina a infligé de lourdes pertes humaines et financières aux États-Unis d’Amérique. {GT II 7.4, 8.2, 17.4}