RT.6.3 Comprendre les changements climatiques et en déterminer les causes
Découvertes établies :
Le forçage des gaz à effet de serre a très probablement provoqué la plus grande partie du réchauffement mondial observé pendant le demi-siècle passé. A lui seul, le forçage des gaz à effet de serre du demi-siècle passé aurait probablement été la cause d’un réchauffement plus important s’il n’avait été atténué par un refroidissement dû aux aérosols et autres forçages. {9.4}
Il est extrêmement improbable (<5%) que les tendances mondiales de réchauffement pendant le demi-siècle passé puissent être expliquées sans avoir recours au forçage externe, et très improbable qu’elles puissent être attribuées uniquement à des facteurs externes naturels connus. Le réchauffement s’est produit à la fois dans les océans et dans l’atmosphère, à un moment où les facteurs naturels de forçage externe auraient probablement entrainé un refroidissement. {9.4, 9.7}
Il est probable que le forçage anthropique a contribué au réchauffement général observé de la couche supérieure de l’océan (quelques centaines de mètres de profondeur) au cours de la seconde moitié du XXe siècle. Le forçage anthropique, en entrainant la dilatation thermique de l’océan et la déglaciation, a très probablement contribué à l’élévation du niveau de la mer au cours de la seconde moitié du XXe siècle. {9.5}
Une fraction importante de la variabilité des températures à l’échelle interdécennale, reconstituée pour l’hémisphère Nord pour les sept siècles passés, est très probablement imputable au forçage naturel externe (éruptions volcaniques et variabilité solaire) {9.3}
Incertitudes-clés :
L’attribution de certains phénomènes de changements climatiques à des facteurs anthropiques n’est possible qu’à un degré de confiance limité, en raison des incertitudes existant au niveau du forçage radiatif, des rétroactions et des observations. {9.4, 9.5}
À des échelles plus petites que les échelles continentales et sur des périodes s’étendant sur moins de 50 ans, l’attribution est limitée par une variabilité climatique plus grande à de petites échelles, par des incertitudes relatives aux détails de petite échelle des forçages externes et aux réponses simulées par des modèles, ainsi que par des incertitudes associées aux simulations de la variabilité interne à petite échelle, notamment par rapport aux régimes de variabilité. {9.4}
Les changements forcés des précipitations et des pressions à la surface sont moins bien compris que les températures. {9.5}
La détermination des causes est limitée du fait qu’il n’existe pas ou peu d’études formelles sur la détection ou l’attribution de certains phénomènes (certains types d’évènements extrêmes, par exemple). {9.5}
Les études portant sur les régions et les types de détection d’évènements extrêmes sont ralenties du fait que les données mondiales servant aux analyses des extrêmes sont incomplètes et que les modèles sont incertains. {9.4, 9.5}
Malgré un meilleur niveau de compréhension, certains aspects des études portant sur l’attribution des causes sont limités par des incertitudes dans la variabilité climatique interne simulée par des modèles. Par exemple, les estimations de la variation de la charge thermique de l’océan fournies par les modèles diffèrent de celles qui proviennent des observations. {5.2, 9.5}
Le manque d’études quantitatives sur les contributions du forçage anthropique à l’augmentation de la charge thermique de l’océan ou à la fonte des glaciers, ainsi que la partie ouverte du bilan du niveau marin pour les années 1961 à 2003, contribuent aux incertitudes en matière de quantification des contributions anthropiques à l’élévation du niveau de la mer. {9.5}