IPCC Fourth Assessment Report: Climate Change 2007
Rapport du Groupe de travail III - L’atténuation du changement climatique

F. Développement durable et mesures d’atténuation des changements climatiques

27. La modification des trajectoires de développement peut renforcer le développement durable et être un facteur important de l’atténuation du changement climatique ; des ressources sont toutefois nécessaires pour surmonter les nombreux obstacles à sa mise en œuvre. On comprend de mieux en mieux les options qu’ont divers secteurs en matière de choix et de mise en application des mesures d’atténuation visant à réaliser des synergies et éviter des conflits avec d’autres aspects du développement durable (bon accord, nombreuses mises en évidence).

  • Des mesures d’adaptation sont nécessaires, indépendamment de l’importance des mesures d’atténuation [1.2].
  • La question des changements climatiques peut être considérée comme faisant partie intégrante des politiques pour le développement durable. Les conséquences des politiques de développement sur les émissions de GES sont fonction des circonstances nationales et de la force des institutions. Les changements des voies de développement découlent des interactions entre les processus décisionnels publics et privés (qui ne sont pas systématiquement assimilés à des politiques climatiques) impliquant le gouvernement, le monde des affaires et la société civile. L’efficacité du processus atteint son maximum lorsque les participants font preuve d’équité et que les prises de décision décentralisées sont coordonnées. [2.2, 3.3, 12.2].
  • Les politiques ayant trait au changement climatique et au développement durable sont souvent, mais pas toujours, en synergie. La politique macroéconomique, la politique agraire, les prêts bancaires pour un développement multilatéral, les pratiques d’assurance, la réforme du marché de l’électricité, la sécurité énergétique, la préservation des forêts etc., sont des facteurs important en matière de réduction d’émissions, bien que n’étant pas toujours considérés comme des politiques climatiques en soi. D’autre part, des décisions visant, par exemple, à améliorer l’accès du monde rural aux sources d’énergie modernes, peuvent ne pas avoir beaucoup d’effet sur les émissions globales de GES [12.2].
  • Les politiques liées au changement climatique qui concernent l’efficacité énergétique et les énergies renouvelables présentent souvent des avantages économiques, améliorent la sécurité énergétique et permettent de réduire localement les émissions polluantes. Pour atténuer l’approvisionnement en énergie, on peut également concevoir d’autres options qui permettraient de bénéficier du développement durable en évitant le déplacement de populations locales, par la création d’emplois et de prestations maladie [4.5, 12.3].
  • La limitation du déboisement et des pertes d’habitat naturel peut être appliquée d’une manière socialement et économiquement durable ; elle profitera notamment à la biodiversité et la préservation des sols et de l’eau. Le boisement et les cultures destinées à fournir de l’énergie verte peuvent permettre de réhabiliter des terres dégradées, gérer le ruissellement des eaux, retenir le carbone des sols et présenter des avantages à l’économie rurale, mais aussi, en cas de planification insuffisante, menacer les terrains agricoles destinés à l’alimentation et même nuire à la biodiversité [9.7, 12.3].
  • Le développement durable peut également être renforcé par de nombreuses mesures d’atténuation prises dans les secteurs de la gestion des déchets, des transports et du bâtiment [5.4, 6.6, 10.5, 12.3].
  • Rendre le développement plus durable peut accroître à la fois les capacités d’adaptation et d’atténuation et réduire la vulnérabilité au changement climatique. Les mesures d’atténuation et d’adaptation peuvent avoir un effet synergique dans des cas tels que la production rationnelle de biomasse, la création de zones protégées, la gestion des terres, l’utilisation de l’énergie dans les bâtiments et la foresterie. Dans d’autres situations, des compromis peuvent être nécessaires, par exemple dans les cas où les émissions de GES augmenteraient du fait d’une consommation d’énergie accrue due aux mesures d’adaptation [2.5, 3.5, 4.5, 6.9, 7.8, 8.5, 9.5, 11.9, 12.1].