Processus de décision, risques et incertitudes
Les politiques d’atténuation se sont développées en réponse aux préoccupations issues des risques posés par les impacts des changements climatiques. Cependant, prendre la bonne décision en réponse à ces préoccupations implique de gérer les incertitudes. Le risque se réfère aux cas pour lesquels la probabilité de retombées et de leurs conséquences peut être posée, à l’aide de théories bien établies qui disposent de données fiables et complètes ; l’incertitude se réfère à des situations où les données pertinentes sont fragmentaires ou indisponibles. Les causes de l’incertitude comprennent des preuves insuffisantes ou contradictoires ainsi que le comportement humain. Les dimensions humaines de l’incertitude, en particulier les questions de coordination et de comportements stratégiques, constituent une part prédominante des incertitudes liées à l’atténuation des changements climatiques (bon accord, nombreuses mises en évidence) [2.3.3; 2.3.4].
Les analyses d’aide à la décision peuvent assister les décideurs, en particulier s’il n’existe pas une politique optimale que tout le monde peut approuver. Pour ce faire, un certain nombre d’approches analytiques sont disponibles, chacune présentant ses propres forces et ses propres faiblesses, qui aident à maintenir le contenu informatif du problème du changement climatique dans les limites des capacités cognitives d’un grand nombre de décideurs et de soutenir un dialogue mieux informé et plus efficace entre les parties prenantes. Il existe toutefois des problèmes significatifs dans l’identification, la mesure et la quantification des nombreuses variables qui sont un apport important pour tout cadre d’analyse d’aide à la décision – particulièrement en ce qui concerne les impacts sur les systèmes naturels et sur la santé humaine qui n’ont pas de valeur marchande, et pour lesquelles toutes les approches sont des simplifications de la réalité (bon accord, nombreuses mises en évidence) [2.3.7].
Lorsque beaucoup de décideurs porteurs de systèmes de valeurs différents sont impliqués dans une décision, il est utile d’être aussi clair que possible sur les jugements de valeur qui sous-tendent tous les résultats analytiques sur lesquels on s’attend à ce qu’ils basent leur action. Cela peut être particulièrement difficile et subtil lorsque l’analyse a pour objectif de mettre en lumière des choix qui sont associés à de hauts niveaux d’incertitude et de risque (accord moyen, mises en évidence moyennement nombreuses) [2.3.2; 2.3.7].
Les estimations intégrées peuvent informer les décideurs des corrélations entre les changements climatiques géophysiques, les prédictions des impacts liés au climat, les potentiels d’adaptation, le coût des réductions d’émissions et les bienfaits de la prévention des dommages climatiques. Les estimations ont des cadres de référence pour gérer les données incomplètes ou imprécises.
Pour communiquer sur les incertitudes impliquées, ce rapport utilise les termes figurant dans le Tableau RT.1 pour décrire les niveaux relatifs de convergence entre les experts sur les affirmations en question à la lumière de la littérature existante (rangées horizontales) et le nombre et la qualité de sources indépendantes qualifiées, selon les règles du GIEC, pour servir de base à une affirmation (colonnes). L’autre approche de « probabilité » ou de « confiance » n’est pas utilisée dans ce rapport car des choix humains sont en jeu, et qu’aucune des autres approches employées de permet de caractériser suffisamment les incertitudes à l’œuvre dans le cadre de l’atténuation (bon accord, nombreuses mises en évidence) [2.4].
Note : Ce tableau est basé sur deux dimensions de l’incertitude: la quantité de preuves et le niveau de convergence. La quantité de preuves disponibles à propos d’une technologie donnée est estimée par l’examen du nombre et de la qualité de sources d’information indépendantes. Le niveau de convergence exprime la probabilité subjective que les résultats soient compris dans un certain domaine.