5.7 Coûts, avantages et effets climatiques évités aux niveaux mondial et régional
Les incidences des changements climatiques varieront selon les régions. Cumulées et actualisées, elles entraîneront très probablement des coûts nets annuels qui s’alourdiront à mesure que les températures augmenteront à l’échelle planétaire. {GT II RiD}
Selon les projections, pour une hausse de la température moyenne à la surface du globe de moins de 1 à 3 °C au-dessus des niveaux de 1980-1999, les incidences des changements climatiques devraient procurer des avantages liés au marché dans certains lieux et secteurs et, en même temps, occasionner des coûts dans d’autres lieux et secteurs. Les pertes moyennes à l’échelle du globe pourraient atteindre 1 à 5 % du PIB pour 4 °C de réchauffement, quoiqu’elles puissent se révéler beaucoup plus lourdes au niveau régional. {GT II 9.RE, 10.6, 15.RE, 20.6, RiD}
Des estimations validées établissent en moyenne le coût social du carbone (coût économique net des dommages causés par le changement climatique, cumulé pour toute la planète et actualisé) à 12 $ É.-U. par tonne de CO2 en 2005, mais la fourchette obtenue sur cent estimations est large (- 3 à 95 $ É.-U./t CO2). Toutes les données publiées indiquent que, selon les projections, le coût net des dommages causés par le changement climatique sera important et ira croissant. {GT II 20.6, RiD}
Les chiffres cumulés pour la planète sous-estiment très probablement le coût des dommages, puisque nombre d’incidences sont impossibles à chiffrer. Il est pratiquement certain que les valeurs totales estimées des coûts masquent des écarts importants entre secteurs, régions, pays et populations. Dans certains lieux et au sein de certains segments de population très exposés, très vulnérables et/ou peu adaptables, les coûts nets seront sensiblement supérieurs à la moyenne planétaire. {GT II 7.4, 20.RE, 20.6, 20.RE, RiD}
D’après les résultats préliminaires et partiels d’un certain nombre d’analyses intégrées, les coûts et les avantages des mesures d’atténuation seraient du même ordre de grandeur, sans qu’il soit toutefois possible de déterminer avec certitude le mode de réduction des émissions ou le niveau de stabilisation pour lequel les avantages excéderaient les coûts. {GT III RiD}
Comparer les coûts de l’atténuation avec ceux des dommages évités exigerait d’exprimer, par un indice global de bien-être, les incidences en matière de bien-être pour des personnes vivant en des lieux et à des époques différentes. {GT II 18.RE}
Le choix de l’ampleur et du calendrier des mesures d’atténuation exige de mettre en balance les coûts économiques d’une baisse accélérée des émissions de GES et les risques climatiques à moyen et long terme découlant d’un retard d’intervention. {GT III RiD}
De nombreuses incidences peuvent être évitées, réduites ou retardées par des mesures d’atténuation. {GT II RiD}
Bien que les rares études d’impact menées pour évaluer les scénarios de stabilisation ne tiennent pas pleinement compte des incertitudes inhérentes aux projections concernant le climat en cours de stabilisation, elles fournissent néanmoins des indications sur les dommages évités et la réduction des risques pour différents niveaux de réduction d’émissions. Le rythme et l’ampleur des changements climatiques anthropiques à venir et de leurs incidences seront déterminés par des choix humains définissant diverses évolutions socioéconomiques et mesures d’atténuation qui influeront sur les modes d’émissions. La figure 3.2 montre clairement que les divers scénarios d’émissions SRES pourraient aboutir à une évolution très différente du climat tout au long du XXIe siècle. Certaines des incidences associées à des températures élevées à la figure 3.6 pourraient être évitées par l’adoption de voies de développement socioéconomique qui limitent les émissions et les changements climatiques connexes aux valeurs les plus basses des fourchettes présentées dans cette même figure. {RSY 3.2, 3.3; GT III 3.5, 3.6, RiD}
La figure 3.6 indique dans quelle mesure une réduction du réchauffement pourrait par exemple réduire le risque de perturbation de nombreux écosystèmes et d’extinction de diverses espèces et la probabilité d’une évolution à la baisse du rendement des cultures céréalières dans certaines régions. {RSY 3.3, figure 3.6; GT II 4.4, 5.4, tableau 20.6}