Introduction
Le Rapport de synthèse constitue la dernière partie du quatrième Rapport d’évaluation du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC). Il présente un bilan des changements climatiques fondé sur les conclusions des trois Groupes de travail du GIEC.
Le Point 1 résume les changements climatiques qui sont observés ainsi que leurs effets sur les systèmes naturels et humains, sans tenir compte de leurs causes, qui sont évaluées dans le cadre du Point 2. Le Point 3 est consacré aux projections relatives aux changements climatiques futurs et à leurs incidences selon divers scénarios.
Le Point 4 examine les possibilités d’adaptation et d’atténuation au cours des prochaines décennies ainsi que leurs corrélations avec le développement durable. Le Point 5 évalue, sous un angle plus théorique et dans une perspective à long terme, les rapports entre l’adaptation et l’atténuation, tandis que le Point 6 résume les principales conclusions robustes du Rapport et les incertitudes clés qui subsistent.
La figure I.1 donne une représentation schématique des facteurs humains de l’évolution du climat, des effets du changement climatique et des réponses apportées, ainsi que de leurs corrélations. En 2001, lorsqu’est paru le troisième Rapport d’évaluation, les informations disponibles permettaient surtout d’établir ces corrélations dans le sens des aiguilles d’une montre, c’est-à-dire de déterminer les changements climatiques et leurs incidences à partir des données socioéconomiques et des émissions. Grâce à une meilleure connaissance de ces corrélations, il est désormais possible de les évaluer dans le sens contraire des aiguilles d’une montre, autrement dit de définir des voies de développement possibles et des limitations des émissions globales susceptibles de réduire le risque d’incidences futures indésirables.
Traitement de l’incertitude
La note d’orientation du GIEC sur l’incertitude établit un cadre de référence pour le traitement de l’incertitude à l’intention des trois Groupes de travail et aux fins du présent Rapport de synthèse. Il s’agit d’un cadre général, étant donné que les informations évaluées relèvent de différentes disciplines et que les méthodes de traitement de l’incertitude tirées de la littérature sont variées. Les données, indicateurs et analyses utilisés en sciences naturelles sont généralement d’une autre nature que ceux qui servent à évaluer le développement technologique ou qui sont utilisés en sciences sociales. Les travaux du Groupe de travail I entrent dans la première catégorie, ceux du Groupe de travail III dans la seconde, tandis que le domaine d’étude du Groupe de travail II englobe les deux catégories.
Trois approches différentes, faisant chacune appel à une terminologie particulière, sont adoptées pour décrire les incertitudes. Leur choix dépend tout à la fois de la nature de l’information disponible et de l’avis autorisé des auteurs quant à l’exactitude et au degré d’exhaustivité des connaissances scientifiques actuelles.
Lorsque l’évaluation de l’incertitude est qualitative, elle consiste à donner une idée approximative de la quantité et de la qualité des éléments probants (c’est-à-dire des informations théoriques ou tirées d’observations ou de modèles indiquant si une opinion ou proposition est vraie ou valable) ainsi que du degré de concordance (c’est-à-dire du niveau de convergence des documents sur une conclusion donnée). C’est cette approche qu’adopte le Groupe de travail III en utilisant une série de termes explicites tels que : large concordance, degré élevé d’évidence ; large concordance, degré moyen d’évidence ; concordance moyenne, degré moyen d’évidence ; etc.
Lorsque l’évaluation de l’incertitude est plutôt quantitative et fondée sur un avis autorisé quant à l’exactitude des données, des analyses ou des modèles utilisés, on emploie les degrés de confiance ci-après pour exprimer la probabilité qu’une conclusion est correcte : degré de confiance très élevé (9 chances au moins sur 10) ; degré de confiance élevé (environ 8 chances sur 10) ; degré de confiance moyen (environ 5 chances sur 10) ; faible degré de confiance (environ 2 chances sur 10) ; et très faible degré de confiance (moins d’une chance sur 10).
Lorsque l’évaluation de l’incertitude concerne des résultats précis et qu’elle est fondée sur un avis autorisé et une analyse statistique d’une série d’éléments probants (par exemple des observations ou des résultats de modèles), on utilise les fourchettes de probabilité ci-après pour exprimer la probabilité d’occurrence : pratiquement certain (probabilité supérieure à 99 %) ; extrêmement probable (probabilité supérieure à 95 %) ; très probable (probabilité supérieure à 90 %) ; probable (probabilité supérieure à 66 %) ; plus probable qu’improbable (probabilité supérieure à 50 %) ; à peu près aussi probable qu’improbable (probabilité de 33 % à 66 %) ; improbable (probabilité inférieure à 33 %) ; très improbable (probabilité inférieure à 10 %) ; extrêmement improbable (probabilité inférieure à 5 %) ; exceptionnellement improbable (probabilité inférieure à 1 %).
Le Groupe de travail II a eu recours aux évaluations du degré de confiance et de la probabilité, tandis que le Groupe de travail I a essentiellement utilisé les évaluations de la probabilité.
Le présent Rapport de synthèse reprend les modes d’évaluation de l’incertitude adoptés par les trois Groupes de travail. Lorsque des conclusions synthétiques reposent sur des informations provenant de plus d’un Groupe de travail, l’incertitude est exprimée dans les termes qui apparaissent dans les rapports des Groupes de travail respectifs.
Sauf indication contraire, les chiffres placés entre crochets qui figurent dans le présent rapport correspondent à un intervalle d’incertitude à 90 % (c’est-à-dire qu’il y a une probabilité estimée de 5 % que la valeur recherchée soit au-delà de l’intervalle indiqué entre crochets et une probabilité de 5 % qu’elle soit en-deça). Les intervalles d’incertitude ne sont pas toujours répartis de façon symétrique de part et d’autre de la valeur la plus probable.