RT.6.4.3 Projections mondiales
Découvertes établies :
Même si les concentrations des agents de forçage radiatif étaient stabilisées, le réchauffement, accompagné des changements climatiques qui en découlent, se prolongerait encore, principalement à cause de la lenteur des réactions de l’océan. {10.7}
Les projections du réchauffement à court terme sont peu affectées par les hypothèses des divers scénarios ou par différents modèles de sensibilité, et correspondent à ce qui a pu être constaté au cours des dernières décennies. Les trois scénarios d’émissions du RSSE, B1, A1B et A2, situent le réchauffement moyen prévu par plusieurs modèles, moyenné pour la période 2011–2030 par rapport à 1980–1999 dans le cas de tous les MCGAO considérés, dans une étroite fourchette de 0,64°C–0,69°C. {10.3}
Les schémas géographiques des projections du réchauffement indiquent que les plus fortes hausses de température se produiront à des latitudes boréales élevées et dans les terres, tandis que le réchauffement sera moindre dans les zones océaniques australes et dans l’atlantique Nord. {10.3}
L’évolution des régimes des précipitations s’inscrit dans un vaste cadre fermement établi : les précipitations augmentent généralement dans les maximas des précipitations tropicales, elles décroissent dans les régions subtropicales et augmentent à des latitudes élevées à cause de l’intensification généralisée du cycle hydrologique mondial. {10.3}
A mesure que le climat se réchauffe, l’étendue de la couverture neigeuse et des glaces de mer diminue ; les glaciers et les calottes glaciaires rétrécissent et contribuent à l’élévation du niveau de la mer. L’étendue des glaces de mer diminuera au XXIe siècle, tant dans l’Arctique qu’en Antarctique. Les rétroactions positives accélèrent la diminution du manteau neigeux de l’Arctique, tandis qu’un dégel généralisé atteint des couches de plus en plus profondes dans la plupart des régions de pergélisol. {10.3}
Les simulations actuelles indiquent que la circulation thermohaline de l’océan Atlantique va très probablement ralentir vers 2100. Toutefois, il est très improbable que la circulation thermohaline subisse un grand changement brusque au cours du XXIe siècle. {10.3}
Le réchauffement futur du climat provoquera des vagues de chaleur plus fréquentes et plus longues. Les journées de gel seront de plus en plus rares dans la plupart des régions situées à des latitudes moyennes et élevées, entraînant un allongement de la saison de croissance de la végétation. L’aridification estivale menace les régions continentales centrales, accroissant le risque de sècheresses dans ces régions. {10.3, FAQ 10.1}
Le réchauffement futur tendrait à diminuer la capacité du système terrestre (terres et océans) à absorber le CO2 anthropique. En conséquence, sous un climat plus chaud, une fraction croissante du CO2 anthropique resterait dans l’atmosphère. Cette rétroaction nécessite une réduction de l’ensemble des émissions qui correspondrait à la stabilisation du CO2 atmosphérique à un niveau donné comparable au cas hypothétique où cette rétroaction n’existerait pas. Plus le niveau de stabilisation du scénario sera élevé, plus les changements climatiques seront nombreux et plus les réductions devront être importantes. {7.3, 10.4}
Incertitudes-clés :
La vraisemblance d’un brusque changement d’importance dans la circulation thermohaline après la fin du XXIe siècle ne peut encore être évaluée avec certitude. Dans les cas de scénarios d’émissions basses et moyennes, avec des concentrations de gaz à effet de serre atmosphériques stabilisées après l’année 2100, la restauration de la circulation thermohaline après son affaiblissement s’étalerait sur un, voire plusieurs siècles. On ne saurait exclure un affaiblissement permanent de la circulation thermohaline dans le cas d’un forçage suffisamment puissant et prolongé. {10.7}
Les projections des modèles présentent des fourchettes d’amplitude et de localisation géographique des extrêmes de précipitations plus larges que pour les températures. {10.3, 11.1}
La réponse de certains régimes de variabilité climatique, tels qu’ENSO, varie encore d’un modèle à l’autre, ce qui peut être lié aux différences qui existent dans les représentations spatio-temporelles des conditions actuelles. {10.3}
La sureté de nombreuses réponses de modèles de cyclones tropicaux aux changements climatiques est encore limitée par la résolution des modèles climatiques types. {10.3}
L’évolution des mécanismes-clés qui régissent certains changements climatiques à l’échelle mondiale et régionale est peu connue (par exemple, ENSO, ONA, le blocage, la circulation thermohaline, les rétroactions à la surface des terres, la répartition des cyclones tropicaux etc.) {11.2–11.9}
La détermination de l’ampleur des rétroactions du cycle de carbone dans l’avenir est encore médiocre. {7.3, 10.4}