3.2.1 Évolution mondiale du climat au XXIe siècle
La poursuite des émissions de GES au rythme actuel ou à un rythme plus élevé devrait accentuer le réchauffement et modifier profondément le système climatique au XXIe siècle. Il est très probable que ces changements seront plus importants que ceux observés pendant le XXe siècle. {GT I 10.3}
Grâce aux progrès réalisés en matière de modélisation des changements climatiques, il est maintenant possible de fournir, pour divers scénarios d’émissions, les valeurs les plus probables et les intervalles d’incertitude probables du réchauffement anticipé. Le tableau 3.1 présente les valeurs les plus probables et les intervalles probables pour le réchauffement moyen de l’air à la surface du globe selon les six scénarios d’émissions de référence SRES (compte tenu des rétroactions climat-cycle du carbone). {GT I 10.5}
Bien que ces projections concordent généralement avec la fourchette indiquée dans le TRE (1,4 - 5,8 °C), les valeurs ne sont pas directement comparables. Les fourchettes supérieures estimées des températures anticipées sont plus importantes que celles figurant dans le TRE. Cela s’explique essentiellement par le fait que, selon l’éventail élargi des modèles maintenant disponibles, les rétroactions entre le climat et le cycle du carbone seraient plus fortes qu’on ne l’anticipait. Dans le cas du scénario A2, par exemple, cette rétroaction entraîne une augmentation de plus de 1° C du réchauffement planétaire moyen correspondant en 2100. Les effets de rétroaction du carbone sont examinés au titre du Point 2.3 {GT I 7.3, 10.5, RiD}
On ne comprend pas assez bien certains effets importants régissant l’élévation du niveau de la mer pour que, dans le présent rapport, on ait pu estimer la probabilité de ce phénomène ou en donner la valeur la plus probable ou la limite supérieure. Le tableau 3.1 présente les projections, fondées sur des modèles, de l’élévation moyenne mondiale du niveau de la mer à la fin du XXIe siècle (2090-2099). Pour chaque scénario, le point médian de l’intervalle indiqué au tableau 3.1 ne se situe pas à plus de 10 % des valeurs moyennes des modèles du TRE pour 2090-2099. Les fourchettes sont plus petites que dans le TRE, principalement du fait que certaines incertitudes concernant les contributions anticipées sont aujourd’hui mieux définies. Faute de données pertinentes publiées, les projections de l’élévation du niveau de la mer ne tiennent compte ni des incertitudes liées aux rétroactions entre le climat et le cycle du carbone, ni de l’intégralité des effets de l’évolution de l’écoulement dans les nappes glaciaires. Aussi les valeurs supérieures des fourchettes ne doivent-elles pas être considérées comme les limites supérieures de l’élévation du niveau de la mer. Bien que les projections tiennent compte de l’accroissement de l’écoulement glaciaire au Groenland et en Antarctique aux rythmes observés entre 1993 et 2003, le phénomène pourrait cependant s’accélérer ou ralentir. S’il devait augmenter linéairement avec le réchauffement moyen à la surface du globe, les valeurs maximales de l’élévation du niveau de la mer, selon les scénarios SRES, indiquées dans le tableau 3.1 augmenteraient de 0,1 m à 0,2 m. {GT I 10.6, RiD}.
Tableau 3.1 Projections des valeurs moyennes du réchauffement en surface et de l’élévation du niveau de la mer à la fin du XXIe siècle, à l’échelle du globe. {GT I 10.5, 10.6, tableau 10.7, tableau RiD.3}
Cas | Variation de température (°C, pour 2090–2099 par rapport à 1980-1999) a, d | Élévation du niveau de la mer (m, pour 2090–2099 par rapport à 1980–1999) |
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Valeur la plus probable | Intervalle probable | Intervalle fondé sur les modèles sauf évolution dynamique rapide de l’écoulement glaciaire |
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Concentrations constantes, niveaux 2000b | 0,6 | 0,3-0,9 | Non disponible |
Scénario B1 | 1,8 | 1,1-2,9 | 0,18-0,38 |
Scénario A1T | 2,4 | 1,4-3,8 | 0,20-0,45 |
Scénario B2 | 2,4 | 1,4-3,8 | 0,20-0,43 |
Scénario A1B | 2,8 | 1,7-4,4 | 0,21-0,48 |
Scénario A2 | 3,4 | 2,0-5,4 | 0,23-0,51 |
Scénario A1FI | 4,0 | 2,4-6,4 | 0,26-0,59 |