5.3 Adaptation et atténuation
Ni l’adaptation ni l’atténuation ne permettront, à elles seules, de prévenir totalement les effets des changements climatiques (degré de confiance élevé). L’adaptation est nécessaire à court et à plus long terme pour faire face aux conséquences du réchauffement qui sont inéluctables, même selon les scénarios de stabilisation aux niveaux les plus bas qui ont été évalués. Il existe des obstacles, des limites et des coûts que l’on ne cerne pas toujours parfaitement. Les deux démarches peuvent toutefois se compléter et réduire sensiblement les risques encourus. {GT II 4.RE, RT 5.1, 18.4, 18.6, 20.7, RID; GT III 1.2, 2.5, 3.5, 3.6}
L’adaptation restera inefficace dans certains cas, notamment pour ce qui concerne quelques écosystèmes naturels (p. ex. perte de viabilité des écosystèmes des glaces de mer et des écosystèmes marins dans l’Arctique), la disparition des glaciers de montagne (qui jouent un rôle décisif dans le stockage et l’approvisionnement en eau) et l’adaptation à une élévation de plusieurs mètres du niveau de la mer. Dans de nombreux cas, elle sera plus difficilement réalisable ou très onéreuse pour les changements climatiques anticipés au-delà des prochaines décennies (notamment dans les deltas et les estuaires). Il est établi avec un degré de confiance élevé que la capacité d’adaptation naturelle de nombreux écosystèmes sera dépassée avant la fin du siècle. De plus, un grand nombre d’obstacles et de contraintes s’opposent à une adaptation efficace des systèmes humains (voir le point 4.2). {RSY 4.2; GT II 17.4.2, 19.2, 19.4.1}
À long terme, il est probable que, si rien ne vient atténuer les changements climatiques, la capacité d’adaptation des systèmes naturels, aménagés et humains sera dépassée. Une stratégie limitée aux seules mesures d’adaptation pourrait se solder par des changements climatiques trop importants pour qu’une adaptation efficace soit possible, si ce n’est à un prix social, écologique et économique exorbitant. {GT II 18.1, RiD}
Les efforts déployés pour atténuer les émissions de GES afin de réduire le rythme et l’ampleur des changements climatiques doivent prendre en compte l’inertie des systèmes climatiques et socioéconomiques. {RSY 3.2; GT I 10.3, 10.4, 10.7, RiD; GT III 2.3.4}
Une fois les concentrations de GES stabilisées, le réchauffement moyen de la planète devrait ralentir en l’espace de quelques décennies. Une légère augmentation de la température moyenne à la surface du globe resterait possible pendant plusieurs siècles. En raison de l’absorption thermique continue des océans, l’élévation du niveau de la mer découlant de la dilatation thermique se poursuivrait pendant plusieurs siècles, à un rythme cependant moins rapide qu’avant la stabilisation. {RSY 3.2, GT I 10.3, 10.4, 10.7, RiD}
Tout retard pris dans la réduction des émissions limiterait considérablement les possibilités de parvenir à des niveaux de stabilisation inférieurs et accroîtrait le risque d’aggravation des incidences du changement climatique. Même si les mesures d’atténuation ne porteront leurs fruits qu’après plusieurs décennies, le fait de les amorcer dans un proche avenir permettrait de ne pas s’enferrer dans des voies de développement et des types d’infrastructure à forte intensité de carbone, de ralentir le rythme du changement climatique et de limiter les besoins en matière d’adaptation liés à des niveaux de réchauffement plus élevés. {GT II 18.4, 20.6, 20.7, RiD; GT III 2.3.4, 3.4, 3.5, 3.6, RiD}