IPCC Fourth Assessment Report: Climate Change 2007
Rapport de synthèse

5. Les perspectives à long terme

La détermination de ce qui constitue une « perturbation anthropique dangereuse du système climatique » au sens de l’article 2 de la CCNUCC fait intervenir des jugements de valeur. Les connaissances scientifiques sont en mesure d’éclairer cette analyse, par exemple en précisant les critères à retenir pour apprécier le caractère critique d’une vulnérabilité. {Encadré « Vulnérabilités critiques et article 2 de la CCNUCC », Point 5}.

De nombeux systèmes sensibles aux conditions climatiques peuvent présenter des vulnérabilités critiques[19], dont l’approvisionnement alimentaire, l’infrastructure, la santé, les ressources en eau, les systèmes côtiers, les écosystèmes, les cycles biogéochimiques à l’échelle planétaire, les nappes glaciaires et les configurations de la circulation atmosphérique et océanique. {Encadré « Vulnérabilités critiques et article 2 de la CCNUCC », Point 5}

Les cinq « motifs de préoccupation » exposés dans le troisième Rapport d’évaluation sont encore valables pour examiner les vulnérabilités critiques. Ils se seraient aggravés selon les analyses présentées ici. Un degré de confiance supérieur est attaché à de nombreux risques, dont certains seraient plus grands ou surviendraient à un niveau de réchauffement moindre que prévu. On saisit mieux aujourd’hui les liens qui unissent les incidences (à l’origine des « motifs de préoccupation ») à la vulnérabilité (y compris la capacité de s’adapter à ces incidences). {5.2}

On est à même de cerner plus précisément les facteurs qui rendent les systèmes, secteurs et régions particulièrement vulnérables et on a de plus en plus de raisons de craindre que le globe ne subisse de très vastes impacts à l’échelle de plusieurs siècles. {5.2}

  • Risques encourus par les systèmes uniques et menacés. De nouvelles observations viennent confirmer l’incidence des changements climatiques sur les systèmes uniques en leur genre et vulnérables (notamment les populations et les écosystèmes des régions polaires et de haute montagne), pour lesquels les effets défavorables s’intensifient avec la hausse des températures. Les projections actuelles font apparaître, avec un degré de confiance plus élevé que dans le TRE, que le risque d’extinction d’espèces et de détérioration des récifs coralliens augmente avec le réchauffement. Si la température moyenne de la planète dépassait de plus de 1,5 à 2,5 °C les niveaux de 1980 à 1999, le risque d’extinction de 20 à 30 % des espèces végétales et animales recensées à ce jour serait probablement accru (degré de confiance moyen). On est davantage assuré qu’une élévation de la température moyenne à la surface du globe de 1 à 2 °C par rapport aux niveaux de 1990 (soit 1,5 à 2,5 °C de plus qu’à l’époque préindustrielle) menacerait gravement nombre de systèmes uniques et fragiles, et notamment beaucoup de zones dotées d’une grande diversité biologique. Les coraux sont sensibles au stress thermique et disposent d’une faible capacité d’adaptation. Selon les projections, les épisodes de blanchissement seraient plus fréquents et la mortalité serait massive si la température de la mer en surface augmentait de 1 à 3 °C, à moins d’une adaptation thermique ou d’une acclimatation des coraux. Par ailleurs, les projections font état d’une vulnérabilité accrue des populations autochtones de l’Arctique et des petites îles en cas de réchauffement. {5.2}
  • Risques de phénomènes météorologiques extrêmes. Comme l’ont révélé les réactions à plusieurs phénomènes climatiques extrêmes survenus récemment, la vulnérabilité est plus grande qu’on ne l’envisageait dans le troisième Rapport d’évaluation, tant dans les pays développés que dans les pays en développement. On anticipe aujourd’hui avec un degré de confiance plus élevé une augmentation des sécheresses, des vagues de chaleur et des inondations ainsi qu’un accroissement de leurs effets défavorables. {5.2}
  • Répartition des effets et des vulnérabilités. Il existe des écarts considérables entre les régions, et celles dont la situation économique est la plus défavorable sont souvent les plus vulnérables aux changements climatiques et aux dommages qui s’y associent, en particulier en présence de stress multiples. On a davantage de raisons de penser que certains segments de la population deviennent plus vulnérables, notamment les pauvres et les personnes âgées, dans les pays en développement comme dans les pays développés. Par ailleurs, de plus en plus d’éléments semblent indiquer que les zones peu développées ou situées aux basses latitudes, notamment les régions sèches et les grands deltas, seront davantage exposées. {5.2}
  • Effets cumulés. Selon les projections, les avantages nets liés au marché qu’offrira dans un premier temps le changement climatique culmineront à un niveau de réchauffement moindre, et donc plus tôt qu’il n’était indiqué dans le TRE. Il est probable que la hausse plus marquée de la température à la surface du globe provoquera des dommages plus importants qu’estimé dans le TRE. De plus, le coût net des effets d’un réchauffement accru devrait augmenter au fil du temps. {5.2}
  • Risques de singularités à grande échelle. On estime avec un degré de confiance élevé que, si la planète continuait de se réchauffer pendant plusieurs siècles, l’élévation du niveau de la mer due à la seule dilatation thermique serait beaucoup plus importante qu’elle ne l’a été au XXe siècle, engloutissant des zones côtières entières, avec toutes les incidences connexes. Par rapport au troisième Rapport d’évaluation, on comprend mieux que le risque de voir le Groenland et, éventuellement, l’Antarctique contribuer eux aussi à l’élévation du niveau de la mer puisse être supérieur à celui projeté par les modèles de nappes glaciaires et que le phénomène puisse durer plusieurs siècles. En effet, la dynamique des glaces qui a été observée récemment, mais dont les modèles évalués dans le quatrième Rapport d’évaluation n’ont pas parfaitement tenu compte, risque d’accélérer la disparition des glaces. {5.2}

Ni l’adaptation ni l’atténuation ne permettront, à elles seules, de prévenir totalement les effets des changements climatiques (degré de confiance élevé). Les deux démarches peuvent toutefois se compléter et réduire sensiblement les risques encourus. {5.3}

L’adaptation est nécessaire à court et à plus long terme pour faire face aux conséquences du réchauffement qui sont inéluctables, même selon les scénarios de stabilisation aux niveaux les plus bas qui ont été évalués. Il existe des obstacles, des limites et des coûts que l’on ne cerne pas toujours parfaitement. Il est probable que, si l’évolution du climat se poursuivait sans intervention, la capacité d’adaptation des systèmes naturels, aménagés et humains serait dépassée à longue échéance. Ces seuils ne seront pas franchis au même moment dans tous les secteurs, ni dans toutes les régions. La mise en œuvre précoce de mesures d’atténuation permettrait de ne pas rester tributaire d’une infrastructure à forte intensité de carbone et d’atténuer les effets des changements climatiques et les besoins d’adaptation connexes. {5.2, 5.3}

Il est possible de diminuer, de différer ou d’éviter de nombreux effets grâce aux mesures d’atténuation. Les efforts et les investissements qui seront réalisés dans les vingt à trente prochaines années auront une incidence notable sur la possibilité de stabiliser les concentrations à un niveau relativement bas. Tout retard pris dans la réduction des émissions amenuiserait sensiblement cette possibilité et accentuerait les risques d’aggravation des effets. {5.3, 5.4, 5.7}

Les émissions de GES doivent culminer puis décroître pour que les concentrations atmosphériques de ces gaz se stabilisent. Plus le niveau de stabilisation visé est bas, plus le pic doit être atteint rapidement.[20] {5.4}

Le tableau RiD.6 et la figure RiD.11 présentent les taux d’émissions associés à différentes concentrations de stabilisation ainsi que l’élévation résultante, à l’équilibre et à long terme, de la température du globe et du niveau de la mer due à la seule dilatation thermique.[21] Pour atteindre un niveau donné de stabilisation des températures, les mesures d’atténuation doivent être prises plus tôt et avec plus de rigueur si l’on suppose que la sensibilité du climat est grande. {5.4, 5.7}

Tableau RiD.6. Caractéristiques des scénarios de stabilisation post-TRE et élévation résultante, à l’équilibre et à long terme, de la température moyenne à la surface du globe et du niveau de la mer due à la seule dilatation thermique.a {Tableau 5.1}

Catégorie Concentration de CO2 au niveau de stabilisation (2005 = 379 ppm)b Concentration d’équivalent-CO2 au niveau de stabilisation, y compris GES et aérosols (2005 = 375 ppm)b Année du pic d’émissions de CO2a, c Variation des émissions mondiales de CO2 en 2050 (par rapport aux émissions en 2000)a, c Écart entre la température moyenne du globe à l’équilibre et la température préindustrielle, selon la valeur la plus probable de la sensibilité du climatd, e Écart entre le niveau moyen de la mer à l’équilibre et le niveau préindustriel dû à la seule dilatation thermiquef  Nombre de scénarios évalués 
 ppm ppm année °C mètres   
350-400 445-490 2000-2015 - 85 à - 50 2,0-2,4 0,4-1,4 
II 400-440 490-535 2000-2020 - 60 à - 30 2,4-2,8 0,5-1,7 18 
III 440-485 535-590 2010-2030 - 30 à + 5 2,8-3,2 0,6-1,9 21 
IV 485-570 590-710 2020-2060 + 10 à + 60 3,2-4,0 0,6-2,4 118 
570-660 710-855 2050-2080 + 25 à + 85 4,0-4,9 0,8-2,9 
VI 660-790 855-1 130 2060-2090 + 90 à +140 4,9-6,1 1,0-3,7 

Notes :

a) Il est possible que les études d’atténuation évaluées sous-estiment la baisse des émissions nécessaire pour atteindre un niveau de stabilisation donné, car elles ne tiennent pas compte des rétroactions du cycle du carbone (voir également le point 2.3).

b) Les concentrations atmosphériques de CO2 atteignaient 379 ppm en 2005. La valeur la plus probable de la concentration totale d’équivalent-CO2 pour tous les GES à longue durée de vie s’établissait à 455 ppm environ en 2005, tandis que la valeur correspondante incluant l’effet net de l’ensemble des agents de forçage anthropique était de 375 ppm.

c) La fourchette correspond aux 15e–85e percentiles de la distribution des scénarios post-TRE. Les émissions de CO2 sont données afin de pouvoir comparer les scénarios portant sur plusieurs gaz aux scénarios qui se limitent au CO2 (voir la figure RiD.3).

d) La valeur la plus probable de la sensibilité du climat s’établit à 3 °C.

e) L’inertie propre au système climatique explique le fait que la température moyenne du globe à l’équilibre se distingue de la température moyenne du globe au moment où les concentrations de GES seront stabilisées. Selon la majorité des scénarios évalués, les concentrations de GES se stabilisent entre 2100 et 2150 (voir également la note de bas de page 21).

f) L’élévation du niveau de la mer à l’équilibre tient uniquement compte de la dilatation thermique des océans, et l’état d’équilibre ne sera pas atteint avant de nombreux siècles. Ces valeurs ont été estimées au moyen de modèles climatiques relativement simples (un MCGAO de faible résolution et plusieurs MSTCI, pour une sensibilité du climat de 3 °C) et ne comprennent pas l’apport de la fonte des inlandsis, des glaciers et des calottes glaciaires. On estime que la dilatation thermique entraînera à long terme une élévation de 0,2 à 0,6 m du niveau de la mer pour chaque degré Celsius d’augmentation de la température moyenne du globe par rapport à l’époque préindustrielle. (MCGAO : modèle de la circulation générale couplé atmosphère-océan ; MSTCI : modèle du système terrestre de complexité intermédiaire)

Augmentation des émissions de CO2 et de la température à l’équilibre selon divers niveaux de stabilisation

Figure RiD.11

Figure RiD.11. Émissions mondiales de CO2 entre 1940 et 2000 et fourchettes d’émissions anticipées, selon les catégories de scénarios de stabilisation, pour la période 2000-2100 (à gauche) ; rapport entre l’objectif de stabilisation et l’écart probable entre la température moyenne du globe à l’équilibre et la température préindustrielle (à droite). Il peut s’écouler plusieurs siècles avant que ne soit atteint l’état d’équilibre, surtout avec les scénarios qui prévoient un haut niveau de stabilisation. Les zones colorées correspondent aux scénarios de stabilisation groupés selon leurs objectifs (catégories I à VI). On voit, à droite, l’écart entre la température moyenne du globe et la température préindustrielle selon i) la valeur la plus probable de la sensibilité du climat, soit 3 °C (trait noir recoupant les zones colorées), ii) la limite supérieure de la plage probable de la sensibilité du climat, soit 4,5 °C (ligne rouge délimitant le haut des zones colorées) et iii) la limite inférieure de la plage probable de la sensibilité du climat, soit 2 °C (ligne bleue délimitant le bas des zones colorées). Dans la partie gauche, les lignes noires en pointillé représentent les fourchettes d’émissions des scénarios de référence publiés depuis le SRES (2000). Les gammes d’émissions des scénarios de stabilisation comprennent le CO2 uniquement ou plusieurs gaz. Elles correspondent au 10e-90e percentiles de la distribution complète. Note : Dans la plupart des scénarios, les émissions de CO2 ne comprennent pas les rejets issus de la décomposition de la biomasse aérienne qui subsiste après une coupe forestière ou un déboisement, ni ceux issus de la combustion de tourbe et des sols tourbeux asséchés. {Figure 5.1}

Il est inévitable que le réchauffement s’accompagne d’une élévation du niveau de la mer. La dilatation thermique se poursuivra pendant de nombreux siècles après que les concentrations de GES se seront stabilisées, à quelque niveau que ce soit, provoquant une montée des eaux beaucoup plus importante que celle projetée pour le XXIe siècle. Si la hausse des températures se maintenait pendant des siècles au-delà de la fourchette 1,9-4,6 °C par rapport à l’époque préindustrielle, la fonte de l’inlandsis groenlandais pourrait faire monter le niveau de la mer de plusieurs mètres, pour un apport supérieur à celui de la dilatation thermique. Étant donné les délais en jeu dans la dilatation thermique et la réaction des nappes glaciaires au réchauffement, il s’écoulerait des siècles entre le moment où les concentrations de GES se stabiliseraient aux niveaux actuels ou à des niveaux supérieurs et le moment où le niveau de la mer cesserait à son tour de monter. {5.3, 5.4}

Tous les niveaux de stabilisation analysés pourraient être atteints en déployant un éventail de technologies qui sont déjà commercialisées ou qui devraient l’être d’ici quelques décennies, à condition toutefois que des mesures adaptées et efficaces stimulent la mise au point, l’acquisition, l’application et la diffusion de ces technologies et éliminent les obstacles connexes (large concordance, degré élevé d’évidence). {5.5}

Selon l’ensemble des scénarios de stabilisation évalués, 60 à 80 % du recul des émissions proviendrait de l’approvisionnement et de la consommation énergétique ainsi que des procédés industriels. L’efficacité énergétique joue un rôle prépondérant dans de nombreux scénarios. En ce qui concerne l’utilisation des terres et la foresterie, les mesures d’atténuation visant à la fois le CO2 et les autres gaz offrent une plus grande souplesse et une meilleure efficacité par rapport au coût. Les bas niveaux de stabilisation exigent des investissements précoces ainsi qu’une diffusion et une commercialisation beaucoup plus rapides des technologies de pointe à faibles taux d’émission. {5.5}

Il pourrait s’avérer difficile de réduire les émissions de manière significative sans procéder à des investissements conséquents et à un transfert efficace des technologies. Il importe par ailleurs d’assurer le financement du surcoût des technologies pauvres en carbone. {5.5}

En règle générale, les coûts macroéconomiques de l’atténuation augmentent parallèlement à la rigueur des objectifs de stabilisation (tableau RiD.7). Ils s’écartent considérablement de la moyenne pour certains pays et secteurs.[22] {5.6}

Une stabilisation entre 710 et 445 ppm équiv.-CO2 en 2050 impliquerait, à l’échelle de la planète, des coûts macroéconomiques moyens se situant entre une hausse de 1 % et une baisse de 5,5 % du PIB mondial (tableau RiD.7). Cela équivaut à un ralentissement de la progression moyenne du PIB mondial de moins de 0,12 point de pourcentage par an. {5.6}

Tableau RiD.7. Estimation des coûts macroéconomiques mondiaux en 2030 et 2050, relativement à la base de référence établie pour les voies les moins coûteuses de stabilisation à long terme. {Tableau 5.2}

Niveau de stabilisation (ppm équiv.-CO2Médiane de la baisse du PIBa ( %) Baisse du PIBb (%) Ralentissement de la progression moyenne du PIB par an (points de pourcentage)c, e 
 2030 2050 2030 2050 2030 2050 
445-535d Non disponible < 3 < 5,5 < 0,12 < 0,12 
535-590 0,6 1,3 0,2 à 2,5 légèrement moins de 4 < 0,1 < 0,1 
590-710 0,2 0,5 - 0,6 à 1,2 - 1 à 2 < 0,06 < 0,05 

Notes :

Les valeurs présentées s’appuient sur l’ensemble des textes qui fournissent des chiffres sur le PIB, indépendamment des bases de référence et des scénarios d’atténuation.

a) PIB mondial calculé selon les taux de change du marché.

b) La fourchette correspondant aux 10e et 90e percentiles des données analysées est précisée, le cas échéant. Les valeurs négatives représentent une hausse du PIB. La première ligne (445-535 ppm équiv.-CO2) correspond uniquement à la limite supérieure des estimations fournies dans les textes.

c) Le ralentissement de la progression annuelle du PIB est le fléchissement moyen au cours de la période visée qui aboutirait à la décroissance du PIB indiquée en 2030 et 2050.

d) Les études sont peu nombreuses et s’appuient généralement sur des bases de référence basses. Des bases de référence plus élevées concernant les émissions majorent généralement les coûts.

e) Les valeurs correspondent à l’estimation maximale de la baisse du PIB apparaissant dans la troisième colonne.

Faire face aux changements climatiques suppose un processus itératif de gestion des risques qui prenne en considération les mesures d’atténuation comme les mesures d’adaptation et qui tienne compte des dommages et des avantages connexes, de la durabilité, de l’équité et de l’attitude à l’égard des risques. {5.1}

Les répercussions des changements climatiques imposeront très probablement des coûts annuels nets qui s’alourdiront à mesure que les températures augmenteront à l’échelle planétaire. Des estimations validées établissent en moyenne le coût social du carbone[23] à 12 $ É.-U. par tonne de CO2 en 2005, mais la fourchette obtenue sur cent estimations est large (- 3 à 95 $ É.-U./t CO2). Cela s’explique en partie par les différentes hypothèses retenues quant à la sensibilité du climat, aux délais de réponse, au traitement des risques et des questions d’équité, aux incidences économiques et autres, à la prise en compte d’éventuelles pertes catastrophiques et aux taux d’actualisation. Les valeurs totales estimées des coûts masquent des écarts importants entre secteurs, régions et populations. Elles sous-estiment très probablement le coût des dommages, puisque nombre d’incidences sont impossibles à chiffrer. {5.7}

D’après les résultats préliminaires et partiels d’un certain nombre d’analyses intégrées, les coûts et les avantages des mesures d’atténuation seraient du même ordre de grandeur, sans qu’il soit toutefois possible de déterminer avec certitude le mode de réduction des émissions ou le niveau de stabilisation pour lequel les avantages excéderaient les coûts. {5.7}

La sensibilité du climat reste l’une des principales incertitudes qui entachent les scénarios d’atténuation visant une température donnée. {5.4}

Le choix de l’ampleur et du calendrier des mesures d’atténuation exige de mettre en balance les coûts économiques d’une baisse accélérée des émissions de GES et les risques climatiques à moyen et long terme d’un retard d’intervention. {5.7}

  1. ^  Parmi les critères utilisés dans les textes pour juger du caractère « critique » des vulnérabilités figurent l’ampleur, le moment d’apparition, le caractère persistant ou réversible, les effets de répartition, la probabilité et l’« importance » des incidences ainsi que la possibilité de s’adapter à ces dernières.
  2. ^  Le pic des émissions devrait être atteint en 2015 pour la catégorie inférieure des scénarios d’atténuation et en 2090 pour la catégorie supérieure (voir le tableau RiD.6). Le rythme de l’évolution du climat est très différent avec les scénarios qui considèrent d’autres modes de réduction des émissions.
  3. ^  Dans le quatrième Rapport d’évaluation, il n’y a pas de valeurs estimées de l’évolution de la température au cours du présent siècle selon les différents scénarios de stabilisation. Pour la plupart des niveaux de stabilisation, la température moyenne du globe à l’équilibre est atteinte au bout de quelques siècles. L’état d’équilibre pourrait survenir plus tôt avec les scénarios de stabilisation aux niveaux les plus bas (catégories I et II, figure RiD.11).
  4. ^  Voir les précisions données sur l’estimation des coûts et les hypothèses des modèles dans la note de bas de page 17.
  5. ^  Coût économique net, actualisé, des dommages provoqués par les changemens climatiques à l’échelle du globe.